L’agriculture régénératrice 

Par: Virginie Cloutier-Naud

Tel que publié sur: laterre.ca

Photo de couverture: Myriam Laplante - El Haili / archives TCN

La nature est bien faite, mais on l’oublie souvent. À force de tenter de la contrôler, nous avons fini par déséquilibrer l’environnement. C’est pourquoi certains agriculteurs ont pris l’initiative de renverser la vapeur et de revenir à des techniques de culture et d’élevage en harmonie avec mère Nature.

Vivre et laisser vivre 

Une de ces solutions est l’agriculture régénératrice. Celle-ci vise à protéger les sols en limitant le travail de la terre, en couvrant celle-ci en tout temps avec des cultures de couverture, en fertilisant à l’aide de compost, en éliminant le recours aux engrais et aux pesticides de synthèse et en diversifiant les espèces semées. Ainsi, la vie sur et à l’intérieur du sol n’est pas compromise par le labourage et les pesticides, le cycle de l’eau est préservé, la fertilité est augmentée et les maladies, diminuées. En intervenant le moins possible, l’homme permet à la nature de reprendre, en quelque sorte, son cours normal. 

L’agroforesterie, qui consiste à planter des arbres dans des zones destinées à la culture, est également utilisée en agriculture régénératrice. Celle-ci permet une meilleure rétention de l’eau et le stockage de carbone tout en offrant de l’ombre aux animaux.  

Les troupeaux d’animaux contribuent, eux aussi, à améliorer la santé des sols. Lorsqu’on leur permet de se déplacer sur de plus grandes surfaces de façon rotative et de vivre la majeure partie du temps à l’extérieur plutôt que dans des bâtiments de ferme, ils tapent la terre de leurs pattes et fertilisent les sols de leurs déjections. La diversification de leur alimentation est importante afin de leur permettre d’accéder à une plus grande variété de nutriments et d’en faire bénéficier ensuite les microorganismes du sol. 

La durabilité avant tout 

Pour qu’une agriculture soit qualifiée de régénératrice, tous les acteurs du système agricole doivent être pris en compte : les microorganismes du sol, les bêtes, les végétaux et même les travailleurs.

Il n’existe pas de certification universelle qui assure aux consommateurs que les aliments qu’ils se procurent sont issus d’une culture régénératrice, mais il est possible d’obtenir une certification auprès d’organismes privés. 

Un travail d’équipe

L’intervention de l’homme dans l’agriculture est inévitable. Toutefois, moins nous interviendrons, plus la nature reprendra sa place. Elle s’adaptera aux changements climatiques et continuera de nous nourrir pour les générations à venir. Voilà la mission première de l’agriculture régénératrice!   

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