Expo-Champs changera de site en 2026

Par: Myriam Laplante El Haïli

Tel que publié sur: La Terre de chez nous (laterre.ca)

Photo de couverture: Jérôme Vaillancourt (archives TCM)

Après une vingtaine d’années à accueillir jusqu’à 300 exposants et des milliers de visiteurs sur une terre de 50 hectares longeant l’autoroute 20 à Saint-Liboire, en Montérégie, la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe (SASH) a annoncé, à la veille du début ­d’Expo-Champs, que l’événement changera de site, dès 2026. 

En longeant les kiosques des exposants peu après l’arrivée des premiers visiteurs à la 26e édition de l’événement, le 26 août, le directeur général de la SASH, David Messier, a expliqué à La Terre ne pas avoir renouvelé le bail de dix ans qui arrivera à échéance le 31 octobre. « Le terrain ne se relève pas des épisodes de pluie vécus en 2022, en 2023 et en 2024 », dit-il. Rappelons qu’en 2022, de forts orages avaient occasionné des inondations sur les lieux de l’événement; qu’en 2023, les démonstrations de machineries ont été annulées en raison de la pluie et qu’en 2024, la météo pluvieuse a donné du fil à retordre aux exposants lors de la journée de montage des kiosques précédant l’événement. 

Le site actuel aurait nécessité des investissements afin de niveler le terrain.

Ce n’est pas normal que le terrain soit plus bas que le chemin. Alors quand il y a de la pluie, il y a des cuvettes [d’eau qui se forment] et c’est entre autres pour ça qu’il fallait pomper l’eau

David Messier

Avec un système de pente et de drainage de la terre insuffisants, les organisateurs de l’événement ont préféré lorgner du côté d’un autre emplacement. 

Afin de prendre le temps de trouver un nouveau site et de le préparer adéquatement, l’édition 2026 d’Expo-Champs se tiendra exceptionnellement à Saint-Hyacinthe, au complexe qui accueille annuellement le Salon de l’agriculture, également présenté par la SASH. En 2027, l’événement devrait être de retour à l’extérieur, sur le nouveau site choisi. Le nouvel emplacement sera annoncé en marge du prochain Salon de l’agriculture, tenu en janvier 2026, afin notamment de permettre aux semenciers de préparer le terrain pour 2027. 

D’ailleurs, c’est pour discuter avec les 276 exposants que l’annonce du déménagement de l’événement a été faite la veille de la 26e édition, précise David Messier. Tous les administrateurs de la SASH avaient la mission, durant les trois jours, d’aller à leur rencontre pour obtenir leurs commentaires.  

Futur emplacement 

« En ce moment, on a un site à Saint-Hyacinthe et un à Saint-Hilaire en vue », souligne M. Messier. Les organisateurs souhaitent rester près de Saint-Hyacinthe en raison de la proximité de l’autoroute, mais aussi, après 20 ans sur un sol argileux, ils espèrent voir leur événement prendre racine sur un sol de type loam sableux. « Il faut avoir un site qui va nous permettre, relativement beau temps, mauvais temps, de faire des démos sur le terrain des exposants ou les nôtres. [Les démonstrations], c’est ça, la particularité d’Expo-Champs; sinon, c’est le Salon », fait-il valoir, en mettant l’accent sur l’importance de voir la machinerie en action. 

Renouveler la formule 

Le changement de site permettra également de revoir la formule ­d’Expo-Champs, afin d’en assurer la pérennité. « Les deux dernières éditions, financièrement, ç’a été difficile, et l’idée, ce n’est pas non plus de refiler toute la facture aux exposants. Au contraire, ce serait plus de travailler en collaboration avec eux », soutient le directeur général en précisant que la prochaine terre louée devra pouvoir être remise en culture par la suite.

L’arrivée des visiteurs retardée par un grave accident de la route

Le lancement des festivités d’Expo-Champs, le 26 août, a été perturbé par un grave accident de la route survenu non loin de là, sur l’autoroute 20 est, près de Saint-Hyacinthe. Une collision mortelle entre un véhicule et un poids lourd à 6 h 30 a forcé la fermeture de l’autoroute jusqu’à midi, occasionnant des bouchons de circulation et une arrivée tardive de ­certains exposants et visiteurs sur le site. L’accident a alimenté les discussions jusqu’en début d’après-midi.  

Le premier encan de l’histoire d’Expo-Champs a attiré plus de 200 personnes, à Saint-Liboire, le 28 août. Photo : Marc Mancini/TCN

Un premier encan de machinerie

Pour la première fois cette année, Expo-Champs a accueilli un encan hybride de machinerie, le 28 août en après-midi. « L’encan est un test sur deux volets », a mentionné le directeur général, David Messier. D’une part, on a souhaité pallier la diminution d’achalandage habituellement observée à partir du milieu de la journée au dernier jour de l’Expo. D’autre part, on a voulu évaluer l’intérêt des producteurs et des exposants à vendre leurs machineries dans un tel événement. Au moment de mettre le journal sous presse, l’encan organisé par Daniel Paul-Hus se dirigeait vers un succès. Sans compter les participants présents sur le Web, plus de 200 personnes ont misé sur les 95 lots en consignation.

Des silos en polymères modulaires

Les silos à grains en polymère de la compagnie ontarienne BulkTech ont fait une première apparition à Expo-Champs cette année. Ces silos ont la particularité d’être modulaires, mentionne Francis Allard d’Équipement agricole Québec. « Tu lèves le top et tu rajoutes des sections au milieu », explique ce dernier, qui en distribue dans la province depuis un an. Un de ses premiers clients a d’ailleurs ajouté quatre sections à son silo cet été. « C’est drôle, chez le gars, on n’avait rien pour le lever. [Mais] vu que ce n’est pas pesant, on l’a reculé avec une vis à grain, on l’a levé, on a mis les sections, et on l’a redescendu », dit M. Allard. Le polymère a également l’avantage de permettre de voir le niveau de grain à travers les parois du silo, de ne pas rouiller et de ne pas faire de condensation en raison des caractéristiques isolantes du plastique.

Des serres pour jardiniers arrivent sur le marché

Bien que le fabricant de serres Tessier ait exposé de grandes serres lors de sa première participation à Expo-Champs, les nouveautés de l’entreprise cet été sont deux petites serres, l’une en verre et l’autre, en plastique, destinées au grand public. Le représentant aux ventes et responsable du marketing, Maxime Villemaire, mentionne qu’il y a une forte demande pour ce type de produit et que son entreprise avait les machines pour le fabriquer. « Dû au coût de la vie qui est de plus en plus cher, les gens veulent devenir de plus en plus autonomes pour les fruits et légumes. C’est vraiment là-dessus qu’on vient miser, sur l’autosuffisance du jardinier amateur », indique ce dernier.

Lorsqu’interrogé sur le choix d’exposer de nouveaux produits à plus petite échelle dans une exposition attirant les agriculteurs professionnels, Maxime Villemaire répond que de grands maraîchers ont démontré de l’intérêt. « Il y a même de grands maraîchers qui, quand ils voient nos serres résidentielles, trouvent ça impressionnant et aimeraient en avoir pour eux. Les grands maraîchers, c’est leur gagne-pain. Ils ne veulent pas manger leurs propres récoltes, tandis que là, ils pourraient faire ça aussi à temps partiel », mentionne celui qui venait de conclure, à Expo-Champs, une vingtième vente de serre résidentielle depuis la fin juillet lorsque La Terre l’a abordé.

Des racines descendues en profondeur
La tranchée des agronomes du ministère de l’Agriculture, comme Marie-Ève Bernard, a attiré bon nombre de visiteurs pour une deuxième année consécutive. Plusieurs étaient curieux de voir de quelle manière les cultures de couverture travaillent pour améliorer concrètement la santé des sols. La tranchée a permis d’observer, pour chacune des cultures testées, comme le tournesol ou le radis fourrager, jusqu’à quelle profondeur descendaient les racines. « Cette année, elles sont toutes descendues en profondeur parce qu’elles cherchaient de l’eau », a expliqué Marie-Ève Bernard en évoquant la sécheresse des dernières semaines.

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