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vendredi 08 janvier 2016

La Société d’agriculture de Richelieu d’ici 2025 :
Une vision axée sur l’innovation et la relève
Par Annie Bourque

« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. » - Sénèque

En entrevue, le commissaire agricole de la Société d’agriculture de Richelieu Alain Beaudin parle de l’importance d’avoir une vision du monde agricole, et ce, pour les 10 ou 15 prochaines années et même 25 ans.

« Notre agriculture sera toujours un moteur important pour la collectivité de Pierre-De Saurel. Si on veut devenir des leaders de changement, il faut toutefois se «déghettoïser» ou si vous aimez mieux sortir de notre ghetto», dit-il. Allez à la rencontre des nouvelles pensées.

Cela signifie de poursuivre et d’intensifier nos échangent avec vision local, régional, provincial et même outre-mer. Sortir de notre zone de confort. Accepter, croire et oser le faire. Ne pas attendre après les autres pour changés mais se changer soi-même.

«Imaginons demain matin les agriculteurs utilisent moins d’engrais, de pesticides et fongicides, moins de carburant. On économise de l’énergie et on diminue l’impact sur la ressource. En contrepartie, cela pourrait leur apporter des crédits carbone», explique M. Beaudin.

«Ces crédits-carbones, on pourrait par la suite les transférer aux grandes entreprises de chez nous comme les multinationales Alstom, Rio Tinto.»

En retour, ces grandes entreprises pourraient fournir au milieu agricole du financement pour mettre en place et développer ses nouveaux modèles.

La relève

L’avenir passe aussi par la diversification et surtout la relève. «Il faut être capable de transférer les fermes à nos jeunes.»

Le prix exorbitant des terres agricoles l’inquiète. «On veut travailler pour mettre sur pied des outils de financement qui aiderait les jeunes garçons et filles intéressés à prendre la relève agricole.»

Filière bio-énergétique

L’avenir, selon Alain Beaudin, passe inévitablement par la filière de l’Agro-énergétique qui va prendre de l’importance au cours des prochaines années.

À l’heure actuelle, seulement une minorité de producteurs optent pour de nouvelles solutions pour utiliser moins d’intrants en agriculture.

Fourrage sans produit chimique

«Au lieu de faire 10 kilos de fromage avec 100 litres de lait, on pourrait faire 20 kilos de fromage avec la même quantité.»

Se différencier

La région se distingue par la réserve de la biosphère du Lac St-Pierre. Dans la même veine, au plan agricole, on pourrait développer ce créneau. M. Beaudin pense aux quelques bâtiments de ferme qui sont laissés à l’abandon dans la région. «On pourrait s’en servir pour créer des piscicultures pour l’élevage de poissons : perchaudes, carpes, tilapia et même des algues.»

Après une pause, il ajoute: «Vous savez avec des algues, on peut faire du pétrole. » Actuellement, des scientifiques utilisent des algues pour créer un carburant qui ressemble beaucoup au pétrole brut.

Miser sur la relève

La chambre de développement Agricole entrevoit les prochaines années sous le signe de l’innovation. «On va améliorer nos infrastructures afin d’augmenter le nombre de nos compétitions équestres. On veut mettre l’accent sur le développement agro-alimentaire, l’éducation, la formation et la relève. »

Au sein du conseil d’administration de la SAR, le plus jeune membre a 24 ans (Pierre-Olivier Plasse). «En 2001, notre moyenne d’âge était de 70 ans. Aujourd’hui, elle se situe à 45 ans.»

«Les jeunes prennent la relève au sein de notre organisme qui va continuer d’être un acteur de développement économique incontournable et un service de première ligne pour nos agriculteurs», conclut-il.

La responsabilité citoyenne

M. Beaudin a parlé de l’importance de la responsabilité citoyenne. Si on veut que l’agriculture survive dans notre région, il est important que chaque citoyen achète des produits locaux.

M. Beaudin a fait le calcul. «Si chaque famille dans Pierre-De Saurel dépense l’équivalent de 5 $ par semaine en produits locaux (l’équivalent de deux casseaux de fraises), cela pourrait créer de 15 à 20 fermes de plus par année

En dépensant par famille 20 $ par mois ou 240 $ par année pour acheter du fromage, des fraises ou des asperges de chez nous, il y aurait 4 millions de dollars de plus dans l’économie agricole de chez nous pour ainsi créer un levier supplémentaire à son développement présent et futur par des recherches et un accompagnement plus soutenu a sa diversification de produits a valeurs ajoutés ou de créneau.



Cet article est rendu possible grâce à la Chambre de Développement Agricole de Pierre-De Saurel

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