vendredi 31 juillet 2015
Les Américains
du Vermont testent le modèle des
couvertures de sol!
Par Annie Bourque
Des producteurs agricoles et des
chercheurs de l’Université du
Vermont située à Burlington
collaborent étroitement avec
Pierre-Olivier Gaucher,
président de Technologies
Terralis et du Consortium
agricole d’élite (CAE).
En février, M. Gaucher a
prononcé une conférence devant
environ 300 producteurs
agricoles du Vermont, intéressés
par l’essai de nouvelles
méthodes culturales et à
l’importance de la biologie
active du sol ainsi que la
gestion des fumiers.
«J’ai
tenté de conscientiser les
agriculteurs à l’importance de
préserver le sol et à adopter le
semi-direct sous couvertures
végétales»,
explique-t-il, lors d’une
entrevue au Monde agricole.
Cette semaine, le 23 juillet,
Pierre-Olivier a rencontré les
chercheurs de l’Université du
Vermont qui s’intéressent à
différentes cultures
alternatives dont le tournesol,
le houblon, etc.
Sur place, l’équipe travaille
sur une terre de 140 acres qui
est dédiée entièrement à la
recherche.
«On sent leur désir de se
tourner vers des méthodes plus
organiques et d’utiliser des
traitements le plus naturel
possible.»
Les universitaires effectuent
des tests sur les différents
types de sols, passant de
l’argile au sable à l’intérieur
même d’un cycle de rotation
clairement établi.
Du houblon de qualité
Présentement, en raison de
l’essor de micro-brasseries en
Amérique du Nord, il existe une
grande demande pour le houblon.
Plusieurs producteurs ne
trouvent pas la qualité ni la
variété de houblon dont ils ont
besoin. Ces chercheurs tentent
d’améliorer les méthodes
culturales et pratiquent des
traitements naturels alternatifs
pour cette espèce destinée à la
fabrication de la bière.
Là-bas, la production laitière
est aussi omniprésente.
«On
travaille sur la fertilisation
des fourrages et sur d’autres
cultures spécifiques»,
précise Pierre-Olivier.
Une volonté
Le jeune agriculteur a ressenti
une volonté de la part des
Américains qui désirent diminuer
la mécanisation des sols.
«On sent que les producteurs
agricoles veulent tester le
modèle de semi-direct et de
couvertures végétales.»
M. Gaucher a constaté chez eux
une prise de conscience de la
préservation de l’environnement.
«Là-bas, le Lac Champlain est un
véritable bijou. On sent qu’il y
a une
responsabilité sociale de
vouloir éviter sa
détérioration.»
En octobre prochain, ce sera au
tour d’un groupe
d’universitaires du Vermont de
venir lui rendre visite au
Centre d’expertise du CAE situé
à Saint-Marc-sur-Richelieu. À
leur tour, les Américains
pourront prendre des notes sur
les tests qui sont entrepris sur
place sur différentes plantes et
variétés de cultures de
couverture.
Tous visent le même but:
augmenter la santé des sols tout
en multipliant la rentabilité
agricole.
«On va réussir puisque pour
la première fois, l’écologique
rejoint l’économique»,
conclut Pierre-Olivier Gaucher.
Cet article est rendu possible
grâce à Richardson
Qu’est-ce que
le CAE ?
Le CAE (Consortium agricole d’élite) a été formé en 2012
et regroupe 45 entrepreneurs agricoles issus du domaine
maraîcher, laitier, avicole, porcin, horticulture et de
la grande culture.
Le but ? Explorer différentes avenues afin de réduire la
pression et la mécanisation des sols et d’adopter des
pratiques innovantes dont le semis direct sous
couverture végétale permanente.
Qu’est-ce que le SCV ?
L’abréviation mondiale signifie : Semis sous Couverture
Végétale permanente. L’idée est d’améliorer et protéger
la vie des sols des aléas climatiques en l’abritant par
un couvert végétal 365 jours par année; rien de moins!
Ses bienfaits : Grâce à captation du carbone, cela
permet de nourrir la faune et la flore active du sol
ainsi qu’une réduction considérable des émissions de gaz
à d’effets de serre.
Le SVC favorise la formation d’humus et la croissance
optimale des racines des plantes et des organismes
vivant dans le sol. |
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