jeudi 10 décembre 2015
La Coopérative de solidarité de la Réserve de
la biosphère du Lac-Saint-Pierre fait le point sur le
déversement d’eaux usées à Montréal
Les dernières semaines ont mis en lumière
certaines pratiques de gestion des eaux usées, notamment celle
de la Ville de Montréal, mais également celles d’autres
municipalités qui ont des conséquences majeures sur la qualité
de l’eau du fleuve Saint-Laurent.
Suite
à ces événements, des chercheurs ont sonné l’alarme sur la
mauvaise qualité de l’eau au lac Saint-Pierre et principalement
dans son archipel. La Coopérative de solidarité de la Réserve de
la biosphère du Lac-Saint-Pierre (CSRBLSP) suit de près ce
dossier puisqu’elle partage les préoccupations de sa
collectivité.
Rappelons que le lac Saint-Pierre a été reconnu comme Réserve de
la biosphère de l’UNESCO, en 2000, en raison de ses écosystèmes
exceptionnels, mais surtout en raison des efforts de la
communauté à travailler à conserver ce territoire unique.
Actuellement, c’est entre autres à travers la Table de
concertation régionale du lac Saint-Pierre que la CRBLSP ainsi
que les acteurs locaux, les individus et les organisations,
s’impliquent dans la planification et l’application des actions
à porter afin de soutenir le développement durable du lac
Saint-Pierre.
Pour Christian Hart, président de la CSRBLSP, «pour résoudre les
problématiques au lac Saint-Pierre, nous devons favoriser une
approche de concertation qui favorise la conciliation des
intérêts et des besoins de tous et ce dans le respect de la
biodiversité. C’est la façon de faire des réserves de la
biosphère».
La désignation d’un site comme réserve de la biosphère permet de
sensibiliser les populations locales, les citoyens et les
autorités gouvernementales aux questions d’environnement et de
développement.
Sur ce point, M. Hart mentionne que «pour l’UNESCO, les réserves
de la biosphère sont des laboratoires uniques à la disposition
des communautés pour tester l'adéquation de politiques et
d’outils. Par exemple, des solutions existent pour une gestion
des eaux usées plus respectueuse de l’environnement. Certaines
municipalités de la Réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre
ont mis en place des façons efficaces de traiter leurs eaux
usées. Pourquoi ne pas s’en servir comme modèle ?»
Le Cadre statutaire du réseau mondial des réserves de la
biosphère stipule qu’un examen périodique doit avoir lieu tous
les dix ans pour évaluer les sites qui détiennent des titres de
réserves de la biosphère. La dernière évaluation de la Réserve
de la biosphère du Lac-Saint-Pierre a eu lieu, en 2010, et, en
2020, aura lieu le deuxième examen.
La CSRBLSP n’est pas inquiète du résultat de cet examen. M. Hart
ajoute que, «malgré l’état préoccupant de l’écosystème du lac
Saint-Pierre, ce site est reconnu à travers le réseau mondial
comme modèle en termes d’efforts fournis par sa collectivité à
collaborer ensemble à concilier les besoins de tous, en
favorisant un respect de ce territoire exceptionnel».
En 2000, le formulaire de proposition du lac Saint-Pierre pour
l’obtention du titre de réserve de biosphère déposé à l’UNESCO,
présentait les différents enjeux majeurs du territoire notamment
les menaces sur la qualité de l’eau du lac Saint-Pierre.
Que ce soit les investissements majeurs de l’industrie lourde
pointée du doigt comme grand pollueur, l’arrêt des tirs d’obus
dans le lac Saint-Pierre par le ministère de la Défense
nationale ou l’aménagement d’habitats fauniques par les
organismes de conservation, toutes ces initiatives et bien
d’autres ont convaincu l’UNESCO de décerner le titre de réserve
de la biosphère au lac Saint-Pierre.
C’est dans cet esprit que les membres du conseil
d’administration de la CSRBLSP soulignent que les événements des
dernières semaines ont permis une prise de conscience renouvelée
de l’importance du fleuve et plus particulière de l’importance
du lac Saint-Pierre. C’est à la collectivité et de tous les
paliers de gouvernement de travailler ensemble à trouver des
solutions pour une meilleure gestion intégrée de l’eau du fleuve
Saint-Laurent et du lac Saint-Pierre.
Source : Coordonnatrice de la Coopérative de
solidarité de la Réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre. |