mercredi 07 mai 2014

Entrevue avec Frédéric Thomas, président de BASE
Sa vision d’une agriculture axée sur le développement durable

Par Annie Bourque

En entrevue, le président de BASE (Biodiversité, Agriculture, Sol et Environnement) Frédéric Thomas a admis que les Québécois les inspirent dans leurs essais de plates-formes végétales.

Les Français avaient presque mis de côté le soya. «On ne faisait pas de miracle avec la plante. Maintenant, on va essayer de nouveaux trucs pour la faire pousser», dit M. Thomas, lors d’une brève entrevue avec le Monde Agricole.

«Les Québécois nous ont présenté le label de «terre vivante» et cela nous a donné des idées.»

Lors de son passage au Québec, en janvier dernier, M. Thomas a été surpris par la diversité des agriculteurs membres du Consortium Agricole d’Élite. «On y trouve des éleveurs, des producteurs de grande culture, d’autres spécialisés dans la production laitière. C’est est déjà un gage de réussite car l’innovation vient de la multitude d’idées et de gens mis ensemble. L’innovation ce n’est pas le fruit d’une personne isolée.»

M. Thomas compare le concept du système de couverture végétale à une mini-révolution. «On remet le paysan et donc l’humain au cœur du système agricole.»

Le producteur reste en constante relation avec ses collègues et chercheurs qui observent les expériences de semences. De plus, le phénomène semble inéluctable. «Le développement de cet agriculture se fait grâce à des réseaux.»

Le message des Québécois

Des Québécois viennent donner parfois des conférences en France. «Les agriculteurs de mon pays ne m’écoutent pas toujours, mais à chaque fois qu’un Québécois raconte son expérience, les Français retiennent son message», dit M. Thomas en toute franchise, mais avec une pointe d’humour dans la voix.

Pas le choix

M. Thomas estime que l’avenir passe par l’adoption de nouvelles pratiques en agriculture. «On n’a pas le choix. L’énergie est déjà chère et elle le sera encore plus demain.»

Durant l’entrevue, il illustre son propos par une image. Dans les années 60-70, les maisons étaient mal construites et mal isolées. En comparaison, aujourd’hui, on bâtit des maisons bioénergétiques qui captent la lumière et la chaleur du soleil.

«L’agriculture d’aujourd’hui doit faire la même révolution soit de préserver la vie des sols et d’utiliser le maximum de plantes afin qu’elles puissent capter le maximum d’énergie solaire.»

M. Thomas admet que l’agriculture bioénergétique n’est pas une démarche simple. «Cela demande des connaissances, des vérifications, etc. Il y a là un chantier et du travail pour les 10 à 15 prochaines années.»

Au bout du téléphone, le producteur semble reprendre son souffle. «Il ne faut pas attendre. Il faut agir maintenant.»

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