mardi 08 mars 2011

Série : Une femme dans un monde d’homme
Marie-Hélène Trudel, géographe
Coordonnatrice à la gestion des cours d’eau

(Par Marie-Claude Héroux)

«La Petite Fille» voilà comment Marie-Hélène Trudel se fait surnommer lorsqu’elle arrive sur le terrain. Bachelière en géographie, Marie-Hélène a touché à la biologie, à la planification du paysage, à la botanique, aux climats, à la géomatique, à la télédétection, à l’hydrologie, etc.

Un bagage bien bâti pour notre coordonnatrice aux cours d’eau qui doit s’assurer que l’eau de notre MRC coule toujours bien. Ce qui semble facile a priori est, dans les faits, assez complexe.

En 2006, les MRC se sont vu confier la compétence exclusive sur les cours d’eau ayant comme principal devoir, s’assurer du libre écoulement des eaux. Lorsqu’il y a obstruction d’un cours d’eau, Marie-Hélène doit aller sur le terrain, rencontrer le producteur, évaluer les travaux à effectuer et faire un rapport de la situation et des mesures à prendre.

Jusque-là ça va. Ensuite, le conseil de la MRC évalue le projet et décide s’ils vont de l’avant ou non. S’ils vont de l’avant, et c’est que là que ça se corse un peu. Un avis préalable doit être envoyé au MDDEP ainsi qu’au MRNF et selon les cas, le projet doit être soumis au MPO (Ministères des Pêches et Océan).

En 2010, les ministères imposent une nouvelle procédure pour les MRC de la Montérégie seulement. Plus que jamais, les exigences ministérielles viennent alourdir le processus d’exécution des travaux d’entretien ou d’aménagement des cours d’eau. Il doit y avoir autorisation par le Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune, le MRNF, parce que nous sommes dans une zone où il y a de nombreux habitats de poissons. Oui, du poissons dans les cours d’eau agricoles, il y en a!

«En 2010, nous avons dû faire pêcher des poissons, les faire identifier et ensuite faire un rapport de la situation» dit Marie-Hélène. Ça demande de la planification, du temps et des ressources supplémentaires l’argent.

Si tout va bien, que les autorisations ont été émises, l’élaboration du projet est confié à un ingénieur de la firme BMI. Ce dernier est mandaté pour faire les plans et les devis. Les travaux seront exécutés entre le 1er août et le 20 décembre, exigences gouvernementales.

Le mandat de Marie-Hélène consiste à coordonner le tout. De l’évaluation des besoins jusqu’à l’exécution des travaux qui, idéalement, seront conçus pour durer dans le temps. L’idée est de ne pas recommencer à chaque année. Les choses doivent être bien faites et les problèmes doivent être réglés à la source souligne Marie-Hélène. C’est pourquoi elle souhaite travailler davantage avec le club-agroenvironnemental Lavallière et le MAPAQ afin d’établir des solutions durables.

Ce qu’elle aimerait le plus voir arriver dans les années à venir serait un paysage rural transformé, de voir des haies brise-vent un peu partout dans les champs, de voir des bandes riveraines aménagées.

«On devrait pouvoir offrir aux producteurs des solutions durables, clé en main, qui faciliterait l’implantation de tel projet environnemental. Les travaux exécutés par la MRC devraient être fait en combinaison avec la subvention Prime-Vert, du MAPAQ, qui peut couvrir jusqu’à 90 % des haies brise-vents. Il faut que le processus soit facile et efficace pour les producteurs.»

Marie-Hélène aime faire du terrain, allé rencontrer les producteurs, sentir la terre, avoir les pieds dans la boue. Même si dans son travail il y a beaucoup de paperasse à faire, «la Petite Fille» comme la surnomme les producteurs agricoles de la région aime son travail. Elle le fait avec cœur et met beaucoup d’effort pour faire évoluer le milieu agricole et pour suggérer des aménagements du territoire durables et agréables à voir.

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