mardi 24 mai 2011
L’aquaculture: une alternative pour la surpêche?
(Par Marie-Claude Héroux)
L’aquaculture est l’un des secteurs alimentaires en plus forte
progression. Sa croissance annuelle atteindrait plus de 6% par
année.
L’amélioration des connaissances sur le développement larvaires, sur
les besoins en nutriments et en condition environnementale a permis
de faire progresser la technologie et de développer l’élevage de
nouvelles espèces. Après le saumon et la truite, s’est vu ajouter la
truite, la dorade, le bar et les grandes crevettes.
Aujourd’hui, les aquaculteurs tentent l’élevage du thon.
Chez
les mollusques, la production mondiale atteignait, en 2008, 3.27
millions de tonnes. La palourdre, la coquille St-Jacques et d’autres
espèces qui croissent en eau d’eau connaissent une croissance ces
dernières décennies.
Aquaculture durable chez les mollusques
La recherche de nouvelles techniques tend à
concevoir des systèmes clos afin de limiter le contact des espèces
en culture avec les écosystèmes naturels minimisant, de surcroît,
les risques de maladies et les impacts génétiques sur le monde
naturel. Actuellement, l’aquaculture est souvent réalisé dans le
milieu naturel où les producteurs grillagent l’environnement. Les
échanges environnementaux sont donc nombreux.
L’aquaculture marine moderne utilise plusieurs enclos. Le premier
est l’écloserie, un bassin sur terre où naissent les alevins ou
‘’fœtus’’ après une fécondation artificielle. C’est un processus
délicat, car les très jeunes animaux sont fragiles et le taux de
mortalité en milieu naturel est très élevé. Au cours de leurs
différents stades larvaires, les alevins grossissent et peuvent
changer de régime alimentaire en choisissant des proies de plus en
plus grosses. L’aquaculteur a souvent beaucoup de mal à reconstituer
ces conditions en bassin.
Écloserie marine.
Des fermes de prégrossissement prennent alors le
relais, puis les adultes sont mis en élevage dans des cages sur le
littoral ou en pleine mer. Les carnivores seront nourris par des
farines et des huiles de poissons issues de pêche minotière qui ne
présente pas d’intérêt direct pour l’homme.
On rapporte qu’en 2008, l’aquaculture mondiale représentait près de
60 millions de tonnes, soit 50 % des résultats de la production
halieutique mondiale. L’aquaculture représenterait 50 % du total
incluant les végétaux.
Quelles sont les conséquences pour les poissons sauvages et
l’environnement?
Les poissons d’élevage sont souvent accusés de transférer des
maladies ou des parasites aux poissons sauvages par voie de
proximité
physique et, par le fait même, provoquer la disparition de
différentes populations. Comme dans tous les types d’élevage il faut
être fort consciencieux et faire les choses intelligemment sinon on
peut retrouver des conséquences désastreuses pour l’environnement
comme l’invasion d’un poisson exotique envahissant une espèce
locale. D’autre part, l’aquaculture pose problème lorsqu’il faut des
poissons sauvages pour nourrir les poissons en cage. Il faut, par
exemple, 5 kilo de poissons sauvages pour nourrir un kilo de poisson
d’élevage comme le saumon. Les espèces carnivores pose donc un
problème. Sur la terre ferme, il n’est jamais venu à l’homme
d’élever des lions ou des tigres, alors la question est pourquoi
dans ce cas, l’aquaculture s’intéresse tant au saumon et au thon…
D’autre part, la grande quantité de poisson au même endroit augmente
décidemment la matière organique dans le milieu (issu d’excréments
et de résidus alimentaires). Les conséquences ont un effet sur la
biodiversité végétale et animale autour des fermes aquacoles
ouvertes.
Malgré ses lourds inconvénients pour
l'environnement, l'aquaculture possède le gros avantage de produire
des quantités de ressources par hectare apparemment supérieures à
celles des terres agricoles (céréalières ou d’élevage).
L’aquaculture a beaucoup progressé ces dernières décennies. Mais
pour faire face à l’augmentation de la population mondiale, la
production totale devrait encore augmenter pour atteindre 80
millions de tonnes en 2050. Un défi qui n'est pas impossible à
réussir, mais à quel prix pour nos écosystèmes? En France, par
exemple, on voit apparaître des programmes pour le développement
durable de l’aquaculture.
Source :
www.futura-science.com |