José Broussot, propriétaire de la ferme La Renaissance de Saint-Gérard-Majella
De paysagiste à producteur agricole

Hélène Goulet

Quand il est arrivé au Québec en 2001, José Broussot, originaire de Bretagne en France, était paysagiste de métier.

Cela dit, le jardinage a toujours été une passion dans sa vie. Ses plus beaux souvenirs sont ceux où il accompagnait son grand-père au jardin pour l’aider.

À son arrivée au Québec, José Broussot a d’abord vécu à Montréal avec sa conjointe Karine Descheneaux. La rencontre avec le destin s’est jouée au moment où le père de Karine lui offre d’habiter la maison ancestrale de la famille, située à Saint-Gérard-Majella. La terre de 90 arpents a été acquise par la famille Descheneaux au XVIIIe siècle, avant 1759.

Le couple fait donc le grand saut il y a quatre ans et José se trouve rapidement du travail dans une pépinière de Nicolet.

« Je suis tout de suite tombé amoureux de cette maison, entre autres parce que je cherchais une meilleure qualité de vie pour ma famille », se rappelle M. Broussot. « Je voulais aussi partir en affaires et trouver une branche particulière. J’ai toujours aimé l’idée de nourrir le monde ».

Le travail de la terre l’intéresse et pour ce faire, il obtient de l’aide par le biais du programme Soutien au travailleur autonome (STA) offert par le CLD de Pierre-De Saurel. Il est également conseillé par la Société d’aide au développement de la collectivité et reçoit enfin de précieux conseils du commissaire agricole Alain Beaudin, de la Chambre de développement agricole.

« C’est là que tout est parti ! » M. Broussot a cherché à savoir quelle était la demande et quel était le type de clientèle qu’il pouvait approcher. Son objectif : produire des légumes pour le marché de détail, tout en priorisant sa vie familiale.

Fines herbes et légumes de spécialité

À la suite de ses démarches, José Broussot opte pour la production de fines herbes et de légumes de spécialité : ail, rabiole, zucchini, tomate italienne, épinard chinois, basilic, menthe, amarante et un peu de persil italien. Le jeune homme cultive actuellement entre trois et cinq hectares.

Sa production est distribuée aux propriétaires de stands dans les marchés publics de Saint-Hyacinthe, Drummondville et au Marché Jean-Talon de Montréal.

« Je ne suis pas un businessman. Quand je suis avec mon client, je parle de tout sauf de travail !  », s’exclame José Broussot pour qui l’aspect humain de son travail est primordial.

Cela dit, l’année dernière, avec ses pluies abondantes, n’a pas été facile pour le jeune producteur. « Il y a eu de la pourriture à cause des pluies, je n’ai pas eu un bon rendement », a-t-il admis.

Philosophe, M. Broussot dit apprendre de ses erreurs. « Je suis très bien entouré, les gens sont super avec moi ! »

Cette année, il a pu aménager deux petites serres, ce qui constitue une bonne amélioration, fait-il remarquer.

S’il ne produit pas « bio », José Broussot dit réaliser une agriculture « raisonnée », utilisant peu de pesticide, sauf en cas exceptionnel. Il favorise aussi le sarclage mécanique ainsi que les engrais minéraux et le fumier.



S’investir dans sa communauté

José Broussot est reconnaissant de l’aide qu’il a reçue pour partir en affaires. Récemment, il vient d’être élu comme membre du conseil d’administration du CLD de Pierre-De Saurel, à titre de représentant du secteur bioalimentaire. « C’est mon devoir de participer au développement de ma communauté et de représenter le monde agricole », soutient-il.

M. Broussot est aussi membre de la Relève agricole. « Nous sommes une bande de jeunes qui créent des activités. Il faut se serrer les coudes. Nous avons un grand défi, qui est d’assurer la relève de l’agriculture. Il faut y penser, ça va tellement vite ! »

« Mon fils aîné travaille déjà avec moi », précise également ce père de trois jeunes enfants. « Il m’est d’une grande aide. Je crois que mes clients apprécient ça, l’aspect familial à la ferme. Moi, ma famille passe avant tout », conclut José Broussot.
 

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