Sylvain Hinse en est le président depuis un an
La Relève agricole se porte de mieux en mieux !

Hélène Goulet

23 février 2009 - Quand Sylvain Hinse a accepté de prendre la présidence de la Relève agricole, l’année dernière, cette dernière manquait… de relève, accueillant seulement une quinzaine de membres.

Un an plus tard, l’organisme compte maintenant une cinquantaine de producteurs agricoles âgés de 18 à 35 ans. Il s’agit d’un revirement spectaculaire qui témoigne d’une vigueur nouvelle chez les jeunes qui forment la relève du milieu agricole !

« Il y a un an, j’ai eu besoin de la Relève, mais elle était désorganisée. J’ai accepté de prendre la présidence et, avec le commissaire agricole Alain Beaudin, de la Chambre de développement agricole, nous avons procédé à sa restructuration », a fait savoir Sylvain Hinse, directeur des opérations de la ferme Franjeamar de Saint-Robert, lors d’une entrevue au Monde agricole.

« Les seuls critères pour faire partie de Relève agricole, qui est une association à base volontaire, sont d’avoir entre 18 et 35 ans et d’aimer l’agriculture », souligne M. Hinse. S’il y a beaucoup de filles et fils d’agriculture au sein de l’organisation, cette dernière accueille également des finissants de l’Institut de technologie agricole ne provenant pas nécessairement de familles d’agriculteurs.

Selon lui, ce regroupement permet de sortir plusieurs jeunes agriculteurs de l’isolement. « Il faut sortir de la ferme, car les agriculteurs ont parfois tendance à s’isoler », pense M. Hinse. Au départ, il précise que la Relève était un groupe social, mais aujourd’hui, elle est devenue plus que ça , explique-t-il.

La Relève donne en effet diverses formations, les sujets étant choisis par les membres. À titre d’exemples, des formations sur la calibration des rampes d’épandage ou sur les pucerons ont été offertes ces derniers mois.

Son action vise également des activités de contacts entre les milieux agricole et urbain : « L’année dernière, nous avons distribué des sacs réutilisables, une activité qui était auparavant organisée par l’UPA. La Relève a pris ça en charge. Nous avons aussi contribué à l’événement « Portes ouvertes sur les fermes ».

Au-delà de ces activités, la Relève a aussi une portée politique en faisant diverses représentations. « Nous avons ainsi représenté un de nos membres, qui était en difficulté financière et à qui on refusait de faire crédit. Nous on savait que son projet avait de l’allure, nous lui avons donné notre appui et avons rencontré le créancier, qui est revenu sur sa position. Seul, il ne pouvait rien faire, alors que la Relève, comme organisation, a un plus grand poids. »

Cette année, Sylvain Hinse projette l’organisation d’un voyage de formation en Europe et compte y amener une dizaine de membres qui iront étudier les pratiques agricoles environnementales européennes, nettement plus en avance sur les pratiques québécoises. « Nous prévoyons profiter du jumelage régional entre la MRC de Pierre-De Saurel et la Communauté d’agglomération du Choletais, en France, pour réaliser ce projet auquel je tiens énormément », avoue-t-il.

Enfin, M. Hinse se dit très intéressé par le nouveau Projet agricole, grâce auquel une douzaine de jeunes reçoivent actuellement de la formation sur le travail agricole. « Ces jeunes gens peuvent parfaitement cadrer dans la Relève », soutient-il, espérant pouvoir les intégrer dans l’organisation. M. Hinse croit que la Relève pourrait venir en aide à ces jeunes qui seront sous peu à la recherche de stages et d’emplois en milieu agricole. Rappelons qu’une subvention salariale de six mois est offerte aux fermes qui accepteront d’embaucher ces jeunes.

Assemblée générale de la Relève agricole

D’ailleurs, ces jeunes sont invités, tout comme les membres de l’organisme, à assister à l’assemblée générale annuelle de la Relève agricole qui aura lieu le 10 mars, à 20 h 00, au restaurant la Bouff-Ti-Fail de Sorel-Tracy.

À la présidence du club Brown-Suisse du Québec

L’implication de Sylvain Hinse ne s’arrête pas à la Relève agricole, puisqu’il est également président du Club Brown-Suisse du Québec, une association de race regroupant 125 membres.

La « Brown-Suisse », que certains appellent, un peu à tort, « suisse-brune » (« Brown-Suisse est l’appellation correcte, précise-t-il), est une race bovine de couleur brune à beige. « Le lait de la Brown-Suisse est plus riche et plus gras que le lait d’autres races », affirme M. Hinse, qui possède lui-même un troupeau de 125 têtes.

Si elle bénéficie également d’une longévité plus grande que les Holstein, par exemple, elle produit du lait en moins grande quantité. Une Brown-Suisse passera de 10 à 12 ans à l’étable et aura de 8 à 10 veaux, alors que la durée de vie à l’étable d’une Holstein est de 4 à 5 ans, celle-ci mettant bas à trois veaux en moyenne.

Les mandats du Club sont le jugement de la race, la formation aux membres, le développement génétique ainsi que la vente d’embryons. Il est, selon M. Hinse, très difficile de trouver ces animaux. L’association compte donc développer le commerce des embryons à prix abordable.

Sylvain Hinse ne possède pas de quota pour son troupeau. À titre de directeur des opérations de la ferme Franjeamar, il permet à son patron, Jean-Pierre Salvas (propriétaire de la fromagerie Polyethnique), d’utiliser les bêtes pour la collecte du lait. Quant à lui, il se concentre plus particulièrement sur la génétique ainsi que sur le commerce des vaches et des embryons.

C’est par ailleurs grâce à Jean-Pierre Salvas, avec qui il a été mis en contact il y a trois ans, que Sylvain Hinse, originaire de la région des Bois-Francs, est venu s’établir dans le Bas-Richelieu.

M. Hinse se dit heureux d’habituer aujourd’hui le Bas-richelieu, un milieu actif et vigoureux, a-t-il conclu.

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