Cercle des jeunes ruraux – L’école à la ferme de
l’exposition agricole
François Brouillard sait transmettre aux
jeunes sa passion pour l’agriculture !
Hélène Goulet
7 avril 2009 - François Brouillard, originaire de Saint-Aimé où son
père et ses frères exploitent toujours la ferme familiale, travaille
pour la Coopérative laitière Agropur depuis maintenant 18 ans.
Après en avoir été le représentant local, M. Brouillard assume
aujourd’hui le poste de coordonnateur des collectes de lait à
travers le Québec.
À ce titre, il est responsable de la mise à jour des divers
contrats, politiques, règlements et conventions au nom des 3 700
membres de cette coopérative fondée en 1938 dans le but de favoriser
la mise en marché des produits de la ferme, puis plus spécifiquement
des produits laitiers.
Aujourd’hui, Agropur, qui a acquis diverses entreprises au fil des
ans – dont la Crèmerie Ayotte en 1971, Sealtest en Ontario en 1990 –
et qui a également fondé Natrel par la suite, est une coopérative
très rentable qui génère aujourd’hui quelque 120 millions $ de
profits, ce qui constitue un revenu additionnel de 25 000 $ par
ferme membre.
François Brouillard occupe donc un travail principalement de bureau,
admet-il lors d’une entrevue avec la représentante du Monde
agricole. « Ça m’éloigne de la ferme, alors qu’avant, j’y étais tous
les jours. Heureusement, mon travail est encore relié à la
production agricole », fait-il remarquer.
Cela dit, M. Brouillard a sa façon à lui de vivre sa passion pour le
milieu agricole en tentant d’y intéresser les jeunes : il est
responsable local du Cercle des jeunes ruraux du Bas-Richelieu, qui
compte une trentaine de membres âgés de 10 à 25 ans. Il est
également l’initiateur du projet « L’école à la ferme de
l’Exposition agricole du comté de Richelieu », qui permet à des
jeunes des écoles de la région de mieux connaître ce milieu souvent
méconnu.
Cercle des jeunes ruraux : imiter les parents
« Les jeunes, c’est connu, imitent souvent leurs parents », fait
remarquer M. Brouillard. Le Cercle des jeunes ruraux du
Bas-Richelieu donne la chance aux jeunes, qui voient leurs parents
producteurs agricoles se préparer pour diverses expositions
agricoles, de préparer leurs propres compétitions, à leur niveau.
« Nous voulons aussi amener les jeunes à se prendre en main. Nous
les aidons à se structurer et organiser des activités agricoles à
l’extérieur du milieu scolaire et de la famille », fait-il savoir.
Ces jeunes participent donc à divers concours d’expertise, que ce
soit au niveau local, régional (Saint-Hyacinthe), voire national
(Toronto).
Le président du Cercle des jeunes ruraux du Bas-Richelieu, Steve
Godin, fait partie des membres les plus âgés de l’organisation et a
participé à des compétitions à Toronto, tout comme Francis Cournoyer,
qui en est le vice-président.
Durant l’hiver, les jeunes se préparent aux diverses compétitions
tenues en été :
• décrire « la vache idéale » à partir de quatre bêtes qui leur sont
présentées;
• présenter à leur tour une génisse devant un jury;
• participer au concours de présentation, où c’est le travail du
jeune qui est évalué.
Voilà autant de façons qui leur permettent d’en apprendre davantage
sur le métier de producteur agricole tout en développant leur sens
des responsabilités.
Le Cercle des jeunes ruraux a même accueilli, à l’occasion, des
jeunes dont les parents n’étaient pas producteurs agricoles. « Nous
avons eu dans le Cercle un jeune de Sorel qui est devenu aujourd’hui
producteur agricole. Un beau cas ! » se réjouit François Brouillard.
Les filles sont bienvenues dans le Cercle, mais M. Brouillard
déplore leur timidité. « Il reste encore un relent de je suis une
fille, je ne peux pas prendre la ferme familiale, ou la réaction du
fermier qui dit je n’ai pas de relève, alors qu’il a des filles !
Pourtant, François Brouillard est persuadé que les productrices
agricoles sont des femmes merveilleuses et de fameuses gestionnaires
! » De plus, poursuit-il, une entreprise agricole, c’est
généralement plus facile à vivre pour la famille et donc adapté aux
besoins des femmes, croit-il.
« Prendre un œuf encore chaud dans les mains »
François Brouillard est, depuis deux ans, un des administrateurs de
la Société d’agriculture de Richelieu (SAR). « Je veux contribuer à
ce que la Société devienne un lien entre les milieux urbain et
rural. »
À ce titre, la traditionnelle exposition agricole, qui célèbre cette
année sa 160e année d’existence, constitue un des outils de
promotion du milieu agricole. « Nous avons une tradition riche et il
faut valoriser ça », estime-t-il.
En arrivant à la SAR, François Brouillard avait quelques idées à
soumettre. « J’ai proposé la création du Salon des races, dans le
cadre de l’Exposition agricole, ainsi que l’École à la ferme de
l’exposition », explique-t-il.
L’année dernière, à sa première année d’existence, l’École à la
ferme de l’exposition » a permis à une centaine de jeunes (trois
classes) de découvrir le monde fascinant de l’agriculture. On avait
organisé, pour ces jeunes, une visite où ils ont pu voir divers
animaux (autruches, poney, etc.), des animaux de basse-cour (lapins,
poulets, moutons), les diverses races bovine (Jersey, Holstein,
Ayreshire). À la fin de la visite, un pique-nique était organisé
sous la tente.
Le moment de grâce a été vécu par ces jeunes quand une poule a
pondu, devant eux, un œuf. Les enfants ont pu tenir dans leurs mains
cet œuf encore tout chaud !
Cette année, François Brouillard espère non seulement que les poules
seront encore coopératives (!) mais il souhaite pouvoir inviter 300
élèves, qui visiteront l’exposition par groupes de 20 enfants.
« Nous sommes chanceux car l’exposition a lieu durant l’année
scolaire, contrairement à d’autres expositions agricoles qui se
tiennent en été », se réjouit M. Brouillard.
Par son engagement auprès des jeunes, François Brouillard peut ainsi
leur transmettre sa passion pour l’agriculture.
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