Les Jardins d’autrefois
Réaliser son rêve en agriculture biologique
!
Hélène Goulet
En devenant propriétaires de la ferme Les Jardins d’autrefois à
Saint-Louis, Carole Roy et Rémy Blais ont réalisé un rêve.
C’est en 2000 que l’aventure commence, lorsque le couple rachète la
ferme de l’oncle a Carole, qui a pour objectif d’y aménager une
bleuetière.
La culture proprement dite a débuté en 2003 et aujourd’hui, on
compte pas moins de 3 500 plants de bleuets.
« J’ai toujours aimé les petits fruits, et c’était mon but au départ
de cultiver des bleuets », soutient Carole Roy, qui a étudié à l’ITA
de Lapocatière.
De fil en aiguille, le couple a aussi décidé de développer la
culture du cassis ainsi que les fraises et les framboises, dans
l’esprit de cultiver fruits et légumes pour en faire de la
transformation. Les Jardins d’autrefois mettent aujourd’hui sur le
marché différents produits cuisinés : confit d’oignon, relish de
courgette, tartinade de bleuets ou de cerises de terre, etc.
Cette année également, le couple continuera de produire à sa liste
de légumes des tomates de serre, de l’ail biologique et de la fleur
d’ail, de plus en plus en demande sur le marché.
Rappelons qu’il y a quelques années, le couple offrait des paniers
de légumes biologiques, mais il a décidé de cesser cette activité,
qui demandait beaucoup d’énergie et de temps, pour se concentrer
davantage sur le développement de leur entreprise agricole.
Il
faut dire que Carole Roy et Rémi Blais sont parents de quatre jeunes
enfants, ce qui les occupe passablement, il faut le dire.
Dès le départ, ils ont opté pour la culture biologique. Des 45
arpents qu’ils possèdent, 14 sont consacrés à la culture et près
d’une trentaine demeurent en boisés ou en coulée.
La première année fut donc une année de pré-certification, puisque
la terre était en friche. La certification officielle a été obtenue
en 2004. « Le cahier de charge est très lourd, mais nous tenions à
obtenir la certification bio », explique Carole Roy. « Tous nos
produits sont biologiques ou fabriqués avec des ingrédients
biologiques; ils portent aussi la mention « produit de la ferme » ou
« produit du terroir ».
« Avec les années et les enfants qui sont venus, nous avons pris une
plus grande conscience des impacts environnementaux de l’utilisation
d’herbicide ou d’engrais sur la santé des gens », fait valoir M.
Blais, qui estime par ailleurs que la sensibilisation de la
population en ce qui concerne l’importance des aliments biologiques
ne s’améliore pas assez rapidement. « Quand un client voit un légume
« magané », il le rejette même s’il est bon. Les gens sont d’accord
avec le biologique, mais « pas trop dans mon assiette ». Les gens
sont très habitués à la standardisation des produits. Si ces
derniers sont différents, ils sont déroutés », croit M. Blais.
Pourtant, selon lui, même si le produit n’est pas standardisé, ça ne
veut pas dire qu’il est bas de gamme. « Même s’ils ne sont pas
uniformes, les légumes biologiques sont d’une très grande qualité »,
assure-t-il.
Toutefois, les choses évoluent malgré tout. « Il y a neuf ans, les
gens n’auraient pas payé plus cher pour des légumes biologiques,
alors qu’aujourd’hui, ils acceptent cette notion car ils comprennent
pourquoi c’est plus cher. Il y a eu de l’éducation qui s’est faite
sur la qualité des légumes biologiques, entre autres dans les foires
alimentaires », croit-il. « L’éducation se fait en grosse partie en
jasant avec la clientèle ».
La tenue d’événements agroalimentaires, salons ou foires est
d’ailleurs pour les propriétaires des Jardins d’autrefois l’occasion
de faire connaître leurs produits. « Nous vendons nos produits dans
des marchés d’alimentation naturelle (pour Sorel-Tracy, chez Voghel,
boulevard Fiset), dans des marchés publics, des fêtes de récoltes, à
la Tohu de Montréal, etc. Nous vendons également en gros dans des
fermes Équiterre qui préparent des paniers asc.
Si la culture biologique demeure encore marginale dans la région et
un secteur agricole peu conventionnel, Carole Roy et Rémi Blais
constatent que son apport commence à se faire sentir de plus en
plus.
Il faut dire que le couple se complète à merveille, elle s’occupant
de la culture et lui, des ventes et de la mise en marché de leurs
produits. M. Blais est d’ailleurs aussi agent immobilier à temps
complet.
C’est important de produire, mais la mise en marché est également
essentielle à la survie d’une ferme comme Les Jardins d’autrefois,
fait remarquer le couple.
Cet été, au mois d’août, quand les bleuets seront mûrs, il sera
éventuellement possible d’aller faire de l’auto-cueillette à la
ferme. Toutefois, il faut appeler à l’avance :
Les Jardins d’autrefois
508, rang du Bord-de-l’eau
Saint-Louis
(450) 788-2745 |