Louis Plamondon réitère son appui à l'agriculture
Le candidat du Bloc Québécois dans le comté de Bas-Richelieu - Nicolet
- Bécancour Louis Plamondon était de passage aujourd'hui à la ferme Ghislain Beauchemin
de Saint-Ours afin de réitérer l'appui du Bloc Québécois envers les productrices et
producteurs dans leur lutte pour maintenir une agriculture vivante et viable au Québec.
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Louis Plamondon et Ghyslain Beauchemin |
Les productrices et producteurs québécois font face en effet à une
crise des revenus agricoles sans précédent : les revenus à la ferme diminuent,
l'endettement augmente, les membres de la famille doivent travailler à l'extérieur, la
relève agricole se fait rare et le programme canadien de stabilisation du revenu
agricole (PCSRA) soutenait mal les producteurs agricoles qui doivent concurrencer des
producteurs étrangers grassement subventionnés ou soumis à des normes moins sévères. À
Québec, en juillet 2008, les ministres de l'agriculture des provinces ont signé une
entente-cadre qui jette les bases des ententes bilatérales qui seront signées
ultérieurement. Cette entente, qui remplace le PCSRA par quatre nouveaux programmes (Agri-investissement,
Agri-stabilité, Agri-protection et Agri-relance), comprend la reconnaissance du principe
de flexibilité permettant aux provinces d'adapter les programmes à leurs besoins.
Le gouvernement conservateur s'entête toutefois à ne pas octroyer au Québec sa juste
part, de sorte que le gouvernement du Québec doit investir lui-même des fonds
supplémentaires pour palier l'inefficacité des programmes fédéraux. Le gouvernement
Harper a certes réinvesti en agriculture, mais il a mis cet argent dans des programmes
inefficaces. Le Québec n'a obtenu que 6,8 % de l'octroi consenti à travers le Canada,
un manque à gagner de plus de 150 millions de dollars puisque la province représente 18
% de l'activité agricole canadienne (13 % si on exclut les oeufs, la volaille et le
lait, sous système de gestion de l'offre).
Gestion de l'offre
Au Québec le système de gestion de l'offre constitue le moyen de déterminer la
production nécessaire pour alimenter le marché interne du pays. Ce système touche les
oeufs, la volaille et le lait. Alors que le but premier de l'agriculture, c'est de
nourrir son monde, les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui
ont toutefois échoué cet été, vont à l'encontre de cette mission puisqu'elles ont pour
objectif d'ouvrir les marchés mondiaux.
Le problème, c'est que les États-Unis, avec le Farm Bill, subventionnent très fortement
leur agriculture, de sorte que les gros producteurs américains pourraient vendre leurs
produits au Canada en deçà des prix des produits locaux, ce qu'on appelle communément «
dumping ». L'UPA estime que le Farm Bill a un impact négatif de 225 millions de dollars
par année sur les producteurs agricoles québécois, notamment dans le domaine céréalier.
Le Bloc Québécois a exigé du Canada qu'il obtienne des résultats durant les négociations
de l'OMC, faisant en sorte que les secteurs sous gestion de l'offre ne soient soumis à
aucune réduction des tarifs hors contingents ni à aucune augmentation des contingents
tarifaires(*). Le Bloc Québécois milite en faveur de revenus justes et équitables pour
tous les producteurs
Même si les négociations de l'OMC ont avorté, Louis Plamondon estime que les producteurs
agricoles doivent encore être sur leurs gardes puisque le directeur général de l'OMC,
Pascal Lamy, actuellement en tournée à travers le monde, souhaite reprendre les
pourparlers.
Le Bloc Québécois réfléchit sur la pertinence de voir l'agriculture exclue des
négociations de l'OMC. Les produits agricoles ne se comparent en effet pas aux autres
produits. Si un entrepreneur québécois, pour diverses raisons, décide de transférer sa
production en Asie pour économiser, il n'en va pas de même pour les produits agricoles
qui, intrinsèquement, doivent être produits sur place.
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« Le problème ne réside pas dans la productivité de notre
agriculture, mais dans un soutien inadéquat. Jamais nos pratiques n'ont été aussi
efficaces. Mais, à quoi bon faire des gains de productivité si nous sommes envahis
de produits étrangers qui inondent nos marchés à prix de dumping ?»
- Laurent Pellerin, président de l'UPA, avril 2006 |
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Cultures commerciales
Les producteurs de céréales, qui ne sont pas soumis à la gestion de
l'offre, sont exposés à la concurrence mondiale. Comme les producteurs américains sont
fortement subventionnés, ils peuvent vendre leur production en bas du prix coûtant, ce
qui entraîne une baisse des prix. Les programmes canadiens de soutien au revenu n'étant
pas adaptés aux régions, les producteurs canadiens sont laissés à eux-mêmes.
Le Bloc Québécois milite plutôt en faveur de l'instauration d'un nouveau programme de
soutien du revenu offrant une flexibilité régionale qui permettrait aux producteurs de
céréales d'obtenir des revenus a long terme prévisibles et stables.
Ce nouveau programme s'apparente au programme AgriFlex, une proposition mise de l'avant
par la Coalition des producteurs de grains Québec-Ontario et adoptée par la Fédération
canadienne de l'agriculture. Il permettrait de répondre aux carences régionales,
notamment dans le cas de baisses cycliques de revenus agricoles.
Les fermes familiales n'en deviendraient que plus viables aux yeux de la relève car
elles pourraient s'appuyer sur une planification financière à long terme.
La production bovine
Par ailleurs, des producteurs ont racheté le seul gros abattoir fédéral de l'Est du
Canada, l'abattoir Colbex de St-Cyrille-de-Wendover en 2005. Malgré l'implication de
Québec, le gouvernement fédéral a non seulement toujours refusé de financer la reprise
de l'entreprise par les producteurs, mais ils ont créé un programme pour favoriser
l'augmentation de la capacité d'abattage, auquel Colbex ne se qualifiait pas.
Cette situation affecte les producteurs de bovins de toutes les régions du Québec, y
compris ceux du comté de Bas-Richelieu, puisqu'il s'agit du seul abattoir d'importance
dans l'Est du Canada. Si Colbex, actuellement en situation précaire, devait fermer, les
producteurs seraient obligés de faire abattre leurs animaux à l'extérieur du Québec.
Les producteurs demandent trois choses :
• un investissement de 50 M$ sur 2 ans pour l'ensemble du Canada afin d'aider les
entreprises à s'adapter à la nouvelle réglementation, dont 10 M$ uniquement pour Colbex.
• L'investissement de base de 5 M$ que le gouvernement fédéral n'a pas octroyé lors de
l'acquisition de Colbex par les producteurs.
• La mise en oeuvre d'un nouveau programme d'augmentation de la capacité d'abattage,
flexible pour le Québec, qui permettrait le perfectionnement, l'agrandissement ou la
construction de nouveaux abattoirs pour contrer le phénomène de dépendance envers les
États-unis.
(*) Réduction des tarifs hors contingents : s'applique aux produits venant de
l'extérieur du pays. Actuellement, il y a une surtaxe de 163,5 % sur ces produits, ce
qui permet aux producteurs canadiens de subir une concurrence déloyale. Une réduction de
cette surtaxe pourrait être néfaste.
Augmentation des contingents tarifaires : actuellement, les agriculteurs canadiens ont
le droit d'exporter 5 % de leur production. Un pourcentage suffisamment élevé, selon l'UPA,
qui évalué a 2,3 %, dans la réalité, le taux moyen d'exportations canadiennes vers
d'autres pays.